[GUIDE] Le guide de la désinfection raisonnée

La désinfection raisonnée s’inscrit dans une démarche globale de nettoyage écoresponsable. L’objectif : assurer une prestation de qualité, en respectant les occupants et l’environnement. S’orienter vers une désinfection raisonnée, c’est adopter un équilibre délicat, entre une propreté visuelle, et une propreté microbiologique des surfaces. En d’autres termes, elle revient à sélectionner au regard du risque infectieux et des soins prodigués dans un environnement donné, le degré de désinfection assurant la sécurité des patients.

Nettoyage, désinfection et bionettoyage : rappel des principes élémentaires

La prestation de nettoyage en établissement de santé, est guidée par le besoin d’un environnement, dans lequel les patients, résidents et visiteurs ne risquent pas de développer des infections à la suite de visites, opérations, ou consultations médicales. Cette prestation, au même titre que les soins, est donc pensée autour de la maîtrise de ce risque, appelé le risque infectieux.

Dans le secteur de la santé, le nettoyage et la désinfection jouent des rôles complémentaires dans le maintien de l’hygiène. Bien que différents par leur objectif, ils sont associés pour réduire efficacement le risque infectieux, contribuant ainsi à un environnement sûr et sain.

Des fonctions différentes mais complémentaires

L’objectif du nettoyage est d’éliminer les matières organiques et d’obtenir une propreté visuelle. Il permet de supprimer 80 à 99% des germes après passage. D’après la SF2H (Société Française d’Hygiène Hospitalière), « Le nettoyage constitue l’étape préalable indispensable à la stérilisation ou à la désinfection. L’état de propreté obtenu conditionne la qualité de la stérilisation ou de la désinfection ultérieures. » Pour cette raison, il n’y a pas de désinfection sans nettoyage. Le nettoyage requiert l’utilisation d’une solution détergente capable de décoller les souillures des surfaces.

Selon la norme AFNOR NF T 72 101, la désinfection est une « Opération au résultat momentané, permettant d’éliminer ou de tuer les microorganismes et/ou d’inactiver les virus indésirables portés par des milieux inertes contaminés. »

Au même titre que les antibiotiques et les pesticides, le désinfectant a pour fonction de tuer les microorganismes. Sa nature et sa composition déterminent son spectre d’activité, et peut être bactéricide, fongicide, virucide et/ou sporicide.

La désinfection permet d’éliminer 99,999% des germes, mais son effet sur la recontamination des surfaces n’excède pas 2 heures. Son action n’est pas durable dans le temps mais assure la maîtrise de la contamination dans des conditions données.

Le bionettoyage permet d’obtenir une propreté visuelle et microbiologique.

Il s’obtient en combinant 3 actions :

  • Un nettoyage ;
  • Une évacuation des produits utilisés et de la salissure à éliminer ;
  • L’application d’un désinfectant.
Nettoyage santé

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Les nouvelles utilisations du cercle de Sinner

En 1959, Herbert Sinner scientifique allemand a publié une théorie selon laquelle, 4 principaux facteurs interdépendants, influencent l’efficacité du nettoyage d’une surface. :

  • L’action mécanique ;
  • L’action chimique ;
  • La température ;
  • Le temps d’action.

Un des paramètres peut être diminué voire supprimé, sous réserve que son action soit compensée par un autre facteur. De cette façon, le résultat reste inchangé, mais les méthodes peuvent varier. Avec l’évolution des moyens, et sur la base de cette théorie, certaines nouvelles techniques de nettoyage permettent de s’affranchir totalement d’un de ces paramètres : l’action chimique. Autolaveuse, vapeur et microfibre sont des techniques « zéro chimie » qui privilégient l’action mécanique et la température, sans utiliser de produit.

Température
  • Eau chaude
  • Nettoyeur vapeur
Chimie
  • Détergent
  • Décapant
  • Détartrant
Temps
  • Temps de l'opération
Mécanique
  • Monobrosse
  • Balai frottoir
  • Nettoyeur HP

Désinfectants : des produits à utiliser avec parcimonie

Dans le secteur de la santé, l’utilisation des désinfectants revêt un enjeu complexe. Longtemps utilisés et reconnus comme indispensables pour maîtriser le risque de contamination, ils peuvent entrainer des effets néfastes sur la santé du personnel et des patients, et un impact environnemental conséquent.

Les nouvelles méthodes, normes, et études, démontrent cependant qu’une désinfection peut être réalisée sans produit, en démontrant la théorie de Sinner.

L’utilisation des désinfectants doit aujourd’hui être décorrélée de la prestation de désinfection, motivée par un besoin de maîtrise de la propreté microbiologique, à un moment précis, sur une surface précise. 

L’utilisation systématique de désinfectant a un impact sur la santé humaine : vers un bionettoyage éco responsable

 

Sur du long terme, l’utilisation quotidienne de produits chimiques et produits désinfectants, a des effets sur la santé des collaborateurs et des occupants. Dans le secteur du nettoyage, de nombreuses maladies et prévalences sont reconnues : irritation pulmonaire, cutanée, dermites, asthme. Ces risques sont encadrés par le port des équipements de protection individuelle (gants, masques, lunettes de protection).

Il est donc essentiel de tendre vers une utilisation réduite de nos produits, avec une composition plus respectueuse pour les usagers et l’environnement.

C’est dans cette logique, que la démarche de bionettoyage écoresponsable s’est développée au cours des dernières années. Limiter l’utilisation de la chimie lors de la prestation de bionettoyage, sans abaisser la qualité de notre travail. En ce sens, la démarche de désinfection raisonnée a pour but de limiter la désinfection aux prestations qui le nécessitent et de proposer pour les prestations sans besoin accru de maîtrise du risque, des solutions nettoyantes suffisantes pour garantir la propreté et la sécurisation des occupants.

Lutte contre l’antibiorésistance : un enjeu majeur

Les Bactéries Résistantes (BHRe, BMR) sont un problème majeur de santé publique. Leur résistance aux antibiotiques répandus, complique les traitements et pourrait conduire à terme, à une impasse thérapeutique. Dans le secteur du nettoyage, la mauvaise utilisation et/ou l’utilisation massive de désinfectants a un impact sur le développement des résistances bactériennes. Ce phénomène s’explique par la surexposition des pathogènes, à un biocide mal utilisé. L’exposition répétée d’une molécule sur une bactérie, engendre sur du long terme, des mécanismes de mutations génétiques ayant pour résultat une résistance accrue de survie, face à cet agent biocide.

La portée de notre prestation de bionettoyage, s’inscrit donc au-delà de la maîtrise de la propreté des locaux. Les choix des produits et des méthodes, ont une incidence sur notre environnement.

Un impact environnemental conséquent

Les désinfectants et détergents industriels sont éliminés dans les effluents en direction des stations d’épuration des eaux usées. La quantité et la puissance biocide de ces produits empêche leur dégradation par les microorganismes naturels, sur lesquels reposent les principes d’épuration des eaux usées.  Les rejets de désinfectants et de certains détergents industriels sont bio accumulables dans les boues et les eaux résiduelles des stations d’épuration des eaux usées. Ces résidus biocides, persistants, peuvent interagir avec la matière organique présente dans le sol, l’eau et l’air, engendrant des composés extrêmement toxiques, cancérigènes et mutagènes.

Notre approche de la désinfection raisonnée : des solutions performantes, respectueuses de l’homme et de l’environnement adaptées à la maîtrise du risque

L’utilisation raisonnée de produit désinfectant, est donc un tournant nécessaire à la préservation de l’environnement, et à la préservation de la santé des usagers, occupants, patients et résidents. Cela passe par une réflexion autour du besoin, et du moyen.

La surface doit être elle désinfectée afin de sécuriser l’environnement ? Si oui, est-il envisageable de substituer l’utilisation d’un produit désinfectant, par une méthode désinfectante sans chimie ? Si la surface ne doit pas être désinfectée, quelle est la méthode la plus adaptée à l’environnement ?

Le lavage des sols avec autolaveuses ou microfibres

Les guides d’hygiène hospitalière précisent que les sols ne sont pas des surfaces représentant un risque de contamination.

Le nettoyage des sols, hors zone sensible (bloc opératoire, stérilisation, réanimation…) assure une propreté visuelle satisfaisante, ainsi qu’une propreté microbiologique suffisante à la maîtrise du risque infectieux.

En ce sens, la désinfection à l’aide d’un biocide n’est ni nécessaire, ni recommandée. Pour en revenir au cercle de Sinner, l’utilisation d’un produit détergent, si possible éco responsable (écolabel, ecocert) peut même être remplacée par une action mécanique renforcée. L’autolaveuse et la microfibre sont des solutions qui privilégient l’action mécanique en remplacement de l’action chimique, tout en assurant une prestation efficace.

nettoyage autolaveuses

Après avoir réalisé le balayage humide des sols, nous utilisons une microfibre pré-imprégnée d’eau. La microfibre possède des propriétés abrasives et de rétention capillaire, assurant le décollement des salissures et leur emprisonnement à l’intérieur des fibres. Pour aller plus loin, cette technique a montré des résultats de propreté visuelle et microbiologique similaires à ceux obtenus après un lavage des sols avec un détergent.

La microfibre présente des avantages environnementaux, car elle réduit la consommation de produits chimiques. Elle nécessite très peu d’eau lorsqu’elle est pré-imprégnée, et son poids infime diminue les TMS.

Pour ce qui est de la mécanisation des sols, les rotations des disques des autolaveuses, suffisent par leur action mécanique, à garantir un nettoyage efficace des surfaces. Au-delà de l’économie d’eau et de produit chimique, adopter le lavage des sols à l’eau limite l’encrassement des sols, résultant d’une accumulation de produits et des souillures déposées par les visiteurs. Des fournisseurs proposent également des technologies de transformation de l’eau, permettant d’améliorer les capacités détergentes de l’eau, par des actions mécaniques supplémentaires (nanobulles, eau électrolysée…).

Le bionettoyage à la vapeur

Dans certains environnements, sur des surfaces connues comme vecteur de contamination, la neutralisation des pathogènes reste de mise. Les boutons d’ascenseur, poignées de portes, sanitaires… sont fortement sollicités et contaminés. La sécurisation des personnes, patients et occupants repose donc sur l’efficacité de la méthode choisie. Dans les blocs opératoires, ou dans les chambres de patients, ces désinfections sont nécessaires. Elles peuvent être réalisées avec des produits désinfectants, ou avec des méthodes limitant la chimie. L’utilisation de la vapeur permet une désinfection efficace, tout en évitant l’utilisation d’un biocide.

agent nettoyage vapeur

Elle assure l’absence de produit chimique pour protéger le salarié et de supprimer les rejets dans les effluents, mais aussi :

  • L’économie d’eau ;
  • L’action détergente et désinfectante en un seul passage ;
  • La qualité de la propreté visuelle des supports traités ;
  • L’efficacité de la vapeur sur un spectre large de microorganismes (non sporicide) ;
  • L’utilisation sur de nombreux supports et revêtements

Le bionettoyage est réalisé par des équipes formées aux protocoles, aux dispositifs et à leurs conditions d’utilisation. La certification à la norme NFT 72 110 assure le spectre d’efficacité déterminé et nécessaire dans le secteur santé.

 

Conclusion

Adopter une approche de désinfection raisonnée signifie créer un environnement clinique sûr et propre, mais aussi préserver la santé de ceux qui sont en première ligne de notre système de santé tout en protégeant l’environnement. Elle s’inscrit dans une démarche globale de bionettoyage écoresponsable, dont l’objectif est de réduire l’impact chimique de notre prestation sur l’environnement. Cela exige une application réfléchie des connaissances et des ressources, garantissant ainsi une protection maximale et un impact minimal. La sécurité, l’efficacité et la durabilité sont au cœur de cette démarche.

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