Nous avons l’ambition de rejoindre le trio de tête des entreprises de sécurité

Dans une interview donnée à Marie Desrumaux, Journaliste chez AEF Info, Florence Bigé, Directrice Générale des activités Sécurité humaine & Accueil présente les ambitions du groupe sur la sécurité.

Dépêche AEF Info n° 649028 Par Marie Desrumaux Publiée le 16 04 2021 – Reproduite avec l’aimable autorisation de l’Agence de Presse AEF info

Florence Bigé Interview AEF

“Nous avons l’ambition de rejoindre le trio de tête des entreprises de sécurité”  – Florence Bigé, Onet

“Nous investissons sur le métier de la sécurité”, affirme Florence Bigé, nouvelle directrice générale “sécurité humaine et accueil” d’Onet depuis janvier 2021. Dans une interview à AEF info, elle présente les ambitions du groupe multiservices : “consolider notre place de référent pour rejoindre le trio de tête des entreprises de sécurité en France“.

“Nous allons nous appuyer sur nos fondamentaux : l’expertise, l’écoute et la proximité avec nos clients”, développe-t-elle. Voulant “allier hommes et technologies”, Onet est en quête de “partenariats stratégiques pour développer de nouvelles offres”, notamment sur la robotique terrestre. Florence Bigé enregistre par ailleurs de premières demandes de clients sur l’armement de catégorie D – bombes lacrymogènes, tonfas, bâtons télescopiques. “C’est un sujet sur lequel nous saurons nous positionner si nécessaire.”

 

AEF info : Vous avez été nommée directrice générale “sécurité humaine et accueil” d’Onet en janvier 2021, alors que votre prédécesseur avait quitté l’entreprise depuis plusieurs mois et que le secteur bruissait d’une rumeur de rachat. Dans ce contexte, quelle est la feuille de route qui vous a été confiée par la direction du groupe ?

Florence Bigé : La sécurité est l’un des piliers du groupe Onet depuis plus de 50 ans, et je suis d’autant plus honorée de prendre la direction générale de cette activité. Les métiers de la sécurité répondent pleinement à la mission que le groupe s’est fixée depuis sa création : accompagner les clients et leurs usagers dans des environnements toujours plus sains, sûrs et fiables. C’est une activité pour laquelle le groupe investit et a de fortes ambitions. Depuis ma nomination et dans le cadre de la feuille de route “Élan 2023” établie par le groupe, nous avons créé une business unit dédiée aux métiers de la sécurité et de l’accueil. Nous avons l’ambition de consolider notre place de référent pour rejoindre le trio de tête des entreprises de sécurité en France, sachant que nous sommes actuellement quatrième.

Nous souhaitons apporter une réponse adaptée aux enjeux de sûreté et de sécurité de nos clients, en faisant appel à notre expertise sur les solutions à la fois humaines et technologiques. Notre approche est à l’image de celle de notre groupe : elle allie excellence opérationnelle et sens du service. Elle est basée sur l’écoute, le conseil, la proximité, et c’est ce qui fait qu’aujourd’hui nous assumons pleinement notre place et nos ambitions de grandir encore comme acteur de la sécurité privée. Vous le voyez, nous investissons sur le métier de la sécurité !

AEF info : Quelles actions allez-vous mettre en place pour entrer dans le trio de tête du marché de la sécurité privée ?

Florence Bigé : Nous allons nous appuyer sur nos fondamentaux : l’expertise, l’écoute et la proximité avec nos clients. Nous avons des équipes d’experts dans chacun de nos métiers, en sûreté, en sécurité incendie, en sécurité électronique, etc. Et nous intervenons dans des environnements complexes et à fort enjeu, que ce soit dans le tertiaire, les ERP, les sites Seveso, ou dans l’évènementiel. Nous proposons une gestion globale à nos clients, ce qui nous différencie d’acteurs plus petits. De plus, nous nous sommes positionnés sur l’avenir, la sécurité de demain. Nous cherchons en permanence des partenariats stratégiques pour développer de nouvelles offres. Nous avons par exemple signé en 2019 un partenariat avec Azur Drones, un constructeur de drones autonomes (AEF info).

Nous entretenons une relation de confiance avec nos clients, pour certains de façon historique, comme Airbus Helicopters, Eurotunnel, Iter, EDF ou la SNCF. Et nous travaillons sans relâche pour garder ce niveau de fidélisation. Neuf clients sur dix sont satisfaits de nos services et 92 % ont été particulièrement satisfaits de notre gestion des demandes exceptionnelles en période Covid. La satisfaction de nos clients constitue l’axe majeur de notre développement pour convaincre de futurs clients. Nous avons en plus l’avantage d’avoir un maillage du territoire assez dense, tout en restant une structure à taille humaine. Onet accorde aussi beaucoup d’importance au développement des compétences des équipes. Au-delà des modules obligatoires, nous investissons sur la formation via l’Université Onet ou par des partenariats, par exemple pour faire monter en compétence notre filière commerciale, ou pour former nos agents aux nouvelles technologies.

AEF info : Avez-vous identifié des axes de dveloppement ? Par exemple sur l’armement ? (Lire sur AEF info)

Florence Bigé : Sur l’armement, nous sommes à l’écoute, c’est un sujet sur lequel nous saurons nous positionner si nécessaire. Nous commençons effectivement à recevoir quelques demandes pour l’armement de catégorie D de la part de grands industriels. Nous n’avons en revanche pas recensé de demandes pour les armes de catégorie B. Par ailleurs, nous réfléchissons avec notre filiale dédiée à la sécurité électronique à la mise en place d’un centre de services connectés à distance. Il ne s’agit pas de faire de la télésurveillance classique mais de développer une sorte de hotline, de PC déporté qui permette de fournir aux clients une expertise qui pourra être capable d’analyser une situation, d’actionner une barrière à distance, d’ouvrir un accès si une personne a oublié ses clés, de réaliser des rondes vidéos, etc. Cela présente l’intérêt de pouvoir coupler la sécurité avec le support client.

AEF info : Comment concevez-vous le lien entre technologies et agents de sécurité privée ? Est-ce un domaine que vous souhaitez continuer à explorer ?

Florence Bigé : Oui, c’est une nécessité ! Notre volonté d’allier hommes et technologies va dans le sens de l’histoire, dans un objectif d’accroissement du niveau de sûreté des périmètres et des sites clients. C’est aussi crucial par rapport au positionnement de la profession aujourd’hui, avec la nécessité de revaloriser les compétences et la place de la sécurité privée. Nous explorons l’utilisation de drones de surveillance car la mouvance drone bat son plein. Mais nous avons aussi développé une solution novatrice de surveillance aérienne, appelée Exosphère. Il s’agit de moyens d’observation et de détection déployés via un aérostat ou via un mât télescopique embarqué sur un véhicule, par exemple. Commercialisée essentiellement en 2020, cette solution a notamment été déployée pour surveiller les zones de chantier d’un client en vue des JOP de 2024 et pour le 14 juillet à Marseille. C’est une solution qui intéresse beaucoup nos clients car elle décuple les capacités de surveillance de grands espaces et complète un dispositif de sécurité traditionnel. Les solutions de robotique terrestres sont aussi très intéressantes à coupler avec des agents de sécurité pour des levées de doute. Nous travaillons sur le sujet pour nouer un partenariat et développer une offre économiquement abordable pour certains clients.

AEF info : Avez-vous des envies de croissance externe ?

Florence Bigé : Aujourd’hui, nous ne sommes pas dans cette logique, ce qui ne veut pas dire qu’on ne pourrait pas l’étudier. Le monde de la sécurité a beaucoup bougé en 2020, il y a eu un phénomène de concentration, certaines entreprises sont en difficulté, alors que nous avons de notre côté relativement bien résisté à l’épreuve de la crise Covid grâce à nos clients. Donc pourquoi pas, mais ce n’est pas ma priorité.

AEF info : Justement, quels ont été les impacts de la crise sanitaire sur l’activité d’Onet en matière de sécurité ?

Florence Bigé : Comme toutes les entreprises, nous avons subi la crise surtout aux mois de mars et avril 2020. Avant toute chose, nous nous sommes souciés de la sécurité de nos collaborateurs. Il a fallu mettre en place des protocoles sanitaires pour les salariés sur site et pour nos personnels administratifs.

Vis-à-vis de nos clients, nous nous sommes positionnés en partenaires pour les aider à assurer leur continuité d’activité. Nous avons été à leur écoute et nous avons été agiles, en faisant parfois évoluer les missions vers de la gestion de flux, de la vigilance sur le respect des consignes et des gestes barrières, ou des interventions de première urgence.

Nous avons eu recours au chômage partiel pour environ 10 % des salariés sur les mois d’avril et mai du premier confinement, puis quasiment plus. Cette capacité d’adaptation nous a permis d’enregistrer une baisse relative [environ 2 %, N.D.L.R.] de notre chiffre d’affaires en sécurité humaine sur l’ensemble de l’année 2020, pour atteindre 170,5 millions d’euros. S’agissant de l’activité commerciale, l’année passée a été atypique avec beaucoup de reports de consultations, de prolongations de contrats, mais quand même quelques belles réussites commerciales dans le secteur de l’énergie et du tertiaire.

AEF info : Comment voyez-vous le futur de la sécurité privée en France, dans le contexte de crise actuel ?

Florence Bigé : La sécurité privée est un secteur d’avenir. Je lisais récemment une étude réalisée par l’institut Kantar selon laquelle la moitié des Français estime que la sécurité privée joue un rôle important, voire qu’elle est rassurante pour les plus jeunes. C’est un secteur qui est en croissance régulière depuis de nombreuses années mais qui doit continuer de se transformer. Il s’agit d’un secteur hyperconcurrentiel, aux niveaux de marge très faibles, ce qui est lié à la structure même du marché constitué d’une myriade d’entreprises qui n’appliquent pas toujours strictement la réglementation et tirent les prix vers le bas. Il faut aussi que les sociétés de sécurité privée arrivent à faire reconnaître aux clients le juste niveau de valorisation du métier. La sécurité privée est réglementée et s’inscrit dans le “continuum de sécurité”. Au-delà du mot qui est à la mode, cela veut dire qu’elle doit accompagner l’État dans la sécurité du pays.

AEF info : La proposition de loi relative à la sécurité globale, qui vient d’être adoptée au Parlement, contient plusieurs mesures relatives à la sécurité privée, notamment en matière d’encadrement économique (A lire sur AEF info). Quelle est la position d’Onet sur le texte ?

Florence Bigé : Nous rejoignons la position du GES, dont nous sommes membre, sur la proposition de loi (A lire sur AEF info). En tant qu’entreprise de sécurité, nous soutenons plusieurs des mesures inscrites dans le texte (A lire sur AEF info). Mais il y en a qui n’y figurent pas et qu’on ne peut pas ne pas soutenir, comme l’instauration d’une garantie financière, la limitation de la sous-traitance à un seul rang, ou l’intégration de la sécurité incendie dans le livre VI du code de la sécurité intérieure.

Définitions :

ERP Établissements recevant du public
EDF Electricité de France
SNCF Société nationale des chemins de fer
JOP Jeux olympiques et paralympiques
GES Groupement des entreprises de sécurité

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